Le centre médico-pédagogique (CMP) est un internat éducatif avec école. Le travail des équipes pluridisciplinaires s’appuie sur les volets éducatif (groupes de vie), scolaire (classes d’enseignement spécialisé), si nécessaire thérapeutique (logopédie, art-thérapie, psychomotricité, psychologie) et familial (parents et/ou famille élargie, tuteur). La mission principale est la protection du mineur avec un besoin de scolarité adaptée.

Dès le 1er janvier 2008, toutes les prestations éducatives servies en internat sont délivrées exclusivement aux mineurs et jeunes adultes au bénéfice d’une intervention socio-éducative de la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ), du Service des curatelles et tutelles professionnelles (SCTP) ou du Tribunal des mineurs.

Pour les parents (le détenteur de l’autorité parentale ou le tuteur)

  1. Lorsque les parents pensent que leur enfant devrait bénéficier d’un placement éducatif en institution relevant de la politique socio-éducative, ils prennent contact avec l’Office de protection des mineurs de leur région, et lui adressent une demande dans ce sens.
  2. La DGEJ apprécie la demande, selon les critères de mise en danger du développement du mineur et de la capacité ou non des parents à remédier seuls à ce danger, ou avec d’autres aides qu’ils pourraient solliciter.
  3. Si, au terme de son appréciation, la DGEJ conclut au bien-fondé de la demande de placement, il débute une action socio-éducative envers le mineur et sa famille, et sollicite la prestation éducative demandée. Il peut aussi réorienter la demande vers une autre prestation, si les objectifs peuvent être atteints de façon plus efficiente.
  4. Les parents sont libres de refuser les propositions faites par la DGEJ. Ils peuvent alors renoncer à leur demande et refuser l’intervention de la DGEJ. Ils ne peuvent cependant pas exiger que la prestation sollicitée soit octroyée.
  5. Si la DGEJ conclut néanmoins qu’un soutien est nécessaire aux parents, mais que ses modalités diffèrent de celui sollicité par les parents, elle les en informe.
  6. Si les parents continuent de refuser l’action socio-éducative qui paraît nécessaire à la DGEJ pour assurer la protection de l’enfant, la DGEJ saisit alors l’autorité tutélaire.

Pour un intervenant professionnel

  1. Lorsqu’un intervenant professionnel pense qu’un mineur devrait bénéficier d’une mesure éducative d’une institution relevant de la politique socio-éducative, il en informe les parents (ou le détenteur de l’autorité parentale), qui adressent une demande dans ce sens à l’Office de protection des mineurs de la région.
  2. La DGEJ apprécie la demande, selon les critères de mise en danger du développement du mineur et de la capacité ou non des parents à remédier seuls à ce danger, ou avec d’autres aides qu’ils pourraient solliciter. Il prend à cet effet l’avis des professionnels concernés.
  3. Si, au terme de son appréciation, la DGEJ conclut au bien-fondé de la demande de placement, il débute une action socio-éducative envers le mineur et sa famille, et sollicite la prestation éducative demandée. Il peut aussi réorienter la demande vers une autre prestation, si les objectifs peuvent être atteints de façon plus efficiente.
  4. Les parents sont libres de refuser les propositions faites par la DGEJ. Ils peuvent alors renoncer à leur demande et refuser l’intervention de la DGEJ. Ils ne peuvent cependant pas exiger que la prestation sollicitée soit octroyée. En cas de refus des parents et si la protection du mineur l’exige, la DGEJ saisit alors l’autorité tutélaire.
  5. Si l’intervenant professionnel estime que le mineur est en danger dans son développement sans une intervention socio-éducative pour lui et sa famille, et que ses parents refusent de demander une aide à la DGEJ, l’intervenant adresse un signalement à la DGEJ, conformément à l’art. 26 LProMin et aux art. 31 à 36 RLProMin.

A quelle adresse faut-il écrire ?

Secteur éducatif

Le Centre médico-pédagogique (CMP) est une institution mixte qui accueille 24 enfants de 6 à 14 ans et 11 adolescents de 14 à 18 ans. Tous les enfants ou jeunes accueillis souffrent de troubles du comportement, de la personnalité, ou vivent des difficultés familiales.

L’ensemble de notre accompagnement vise à permettre à une famille, à qui nous proposons des entretiens réguliers, et à son enfant de rééquilibrer leur relation et de fonctionner normalement dans un processus de sociabilisation. Notre prise en charge se construit également autour de la vie de groupe (durant la semaine et sur les temps de vacances et de week-end). Notre mission est dans ce sens « éducative » au sens large du terme.

Un enfant qui rencontre uniquement des problèmes liés à l’apprentissage scolaire ou alors qui présente de graves troubles de la personnalité ne doit pas être dirigé vers le CMP. Pour cela il existe des structures adaptées à ce genre de problématiques.

Les 6 – 14 ans

Les groupes éducatifs (Pavillon, Villa et Ferme) occupent 3 maisons distinctes. Elles permettent une autonomie à chaque groupe et offrent aux enfants des espaces communs et indivi­duels indispensables à la vie quotidienne. Chaque groupe éducatif, géré par des éducateurs sociaux, est composé de 8 enfants.

Nous proposons un lieu de vie communautaire au quotidien. L’enfant doit pouvoir bénéficier d’un cadre différent de celui de sa famille, si possible non concurrentiel. Nous l’aidons à clarifier ses demandes affectives, de limites et de cadre afin qu’il puisse structurer son système relationnel.

Les loisirs mis sur pied durant la semaine, les week-ends et les camps constituent des moyens importants de l’action éduca­tive globale. Ils sont variés et abordent les domaines sportifs, culturels et créatifs. Ils tiennent compte des besoins divers des enfants.

L’école se situe sur le site même de l’institution. Nous avons 4 classes relevant de l’enseignement spécialisé (2-8Harmos). Les salles de classes peuvent accueillir 6 à 8 enfants de manière confortable.

Les classes d’enseignement spécialisé suivent le programme de l’école publique vaudoise en l’adaptant aux besoins des enfants accueillis qui nécessitent un travail plus individualisé. Lorsque l’enfant en a les capacités, il réintègre les classes de l’école publique.

Quatre accompagnements thérapeutiques (psycho­thérapie, logopédie, psychomotricité et art-thérapie) peuvent être proposés aux enfants qui en ont besoin au sein de l’établissement sous la responsabilité d’un(e) médecin pédopsychiatre. Les parents sont associés aux décisions prises.

Les 14 – 18 ans

L’objectif du groupe d’Ado’suite vise la préparation à la vie d’adulte. Il est composé de 11 adolescents/tes au maximum accueillis en internat.

Nous offrons un accompagnement qui s’articule sur 2 axes :

1.    Dans le groupe éducatif, géré par une équipe d’éducateurs sociaux, où nous proposons aux mineurs une expérience sur le plan éducatif et social leur facilitant une entrée dans la vie adulte.

2.    Dans la structure de jour, gérée par un enseignant et un éducateur/maître socio-professionnel, où nous proposons aux mineurs les outils nécessaires pour l’élaboration et la mise en oeuvre d’un projet d’orientation professionnelle individualisé.

Des séances de groupe permettant de travailler sur l’estime de soi et la confiance en soi font également partie de l’accompagnement des adolescents.

Les 2 buts principaux de ce dispositif d’accompagnement sont :

  • Accompagner le jeune jusqu’à son retour en classe régulière, son entrée en apprentissage ou dans un centre de formation professionnelle.
  • Travailler son autonomisation dans l’organisation scolaire, dans la vie quotidienne, sur le plan social et professionnel.

En fin de placement, les jeunes peuvent bénéficier d’une expérience en colocation dans un appartement sur le site afin de se confronter à la réalité d’une vie autonome (phase de progression).

L’accompagnement éducatif

En proposant une expérience de placement institutionnel, nous essayons de sortir le mineur de ses habitudes, des rôles dans lesquels il s’inscrit et se protège. Cela lui permet de découvrir de nouvelles facettes de sa personnalité, d’expérimenter d’autres rôles et de nouer des contacts différents avec son entourage. Par exemple, à travers l’approche d’une activité proposée, le mineur peut découvrir et faire découvrir aux autres une image encore inconnue de sa personne (valorisante ou dévalorisante). En perdant ses repères habituels, le mineur doit faire appel à ses ressources personnelles pour affronter une nouvelle situation, ce qui peut le confronter à plusieurs découvertes et sensations (possibilité de vivre un moment éloigné de sa famille, tristesse, joie, crainte, etc.). Il se retrouve face à ses difficultés, à ses qualités aussi et aux réactions que cela engendre chez les autres. Il a alors la possibilité de mieux se connaître et de se définir en tant qu’individu. Nous l’aidons à clarifier ses demandes affectives, de limites et de cadre. Les interactions entre le mineur et les adultes d’une part, entre les mineurs et leurs pairs d’autre part, vont lui permettre de se remettre en question et de structurer son système relationnel.

Cet accompagnement a bien évidemment un cadre et un objectif.

Il y a tout d’abord le cadre institutionnel. Il est fixe et regroupe les règles et les lois générales de vie qui mettent tous les mineurs au même niveau, sans différenciation aucune, cela au même titre que le cadre de notre société en dehors de l’institution. Ce cadre est constitué par:

Les lois qui régissent tout établissement accueillant des mineurs en âge scolaire: obligation de suivre l’école, obligation de justifier les absences, etc
Des règles de comportement (pas d’alcool, pas de fumée, pas de violence),
Des règles propre à notre institution au sujet de l’utilisation du matériel mis à disposition, etc…
Ce cadre confronte le mineur à sa capacité d’acceptation des règles de vie en société.

Il y a ensuite le cadre individuel. Il est personnalisé, lié au fonctionnement, au comportement et au projet élaboré pour chaque mineur. Ce cadre est mobile: il évolue et se modifie avec le mineur; il sanctionne ses progrès ou ses régressions et lui permet de se structurer en tant qu’individu tout en se différenciant des autres.

Dans ce sens, un mineur peut avoir la permission de se rendre seul à la piscine le mercredi après-midi alors qu’un autre, pour lequel nous estimons la permission trop « dangereuse » (risque de mauvais comportements, de vols, etc), se voit obligé de s’y rendre uniquement accompagné d’adulte. Cette décision peut changer à partir du moment où les adultes estiment judicieux de confronter le mineur à cette expérience.

La présence de ces deux cadres et les réactions des adultes s’y référant mettent le mineur face au principe de réalité. Cela signifie que le mineur prend petit à petit conscience de ses possibilités, de ses capacités, de ses différences et des réactions que les gens, la société, ont face à ses agissements.

Les cadres sont donc un support dans notre travail et non pas un but à atteindre.

L’objectif vers lequel nous tendons est l’autonomie. Il est atteint si, à travers cette expérience institutionnelle, le mineur apprend à se différencier, à se responsabiliser et à intégrer les différentes notions de cadre et de réalité. Cela lui permettra de trouver un comportement, un fonctionnement satisfaisant et acceptable pour lui-même et son entourage.

L’accompagnement de la famille

Tous les parents peuvent à un moment ou à un autre rencontrer des difficultés avec leur progéniture. Dans ces situations, il est essentiel que les adultes qui d’une manière ou d’une autre ont une responsabilité envers l’enfant, se parlent, discutent, négocient, collaborent, se confrontent, s’entendent, etc.

L’accompagnement régulier offert à tous les parents au CMP se présente sous les formes suivantes:

L’échange d’information : permet aux parents et aux intervenants de créer un lien et de s’informer sur l’évolution de l’enfant. Nous nous penchons ensemble sur la situation. Nous repérons les difficultés et essayons de leur donner un sens. Des conseils mutuels peuvent émerger autour des aspects suivants :

Les apprentissages scolaires
Les apprentissages sociaux et relationnels
Les éléments de la vie quotidienne
Les aspects du développement personnel de l’enfant

Le soutien des parents dans leur rôle parental : se situe au-delà de l’information. Nous abordons la dynamique familiale, les liens tissés entre ses membres, le mode relationnel avec l’entourage y compris avec les intervenants du CMP. Les problèmes de relation de couple peuvent également être amenés. Nous ne cherchons pas à les traiter, mais plutôt à parler de leur incidence sur le rôle parental.

Nous proposons à la famille des entretiens réguliers où nous allons essayer d’aborder de nouvelles « façons d’être en relation », de nouvelles interactions.

Les entretiens de famille:

  • ils ont un caractère régulier (minimum 3 en automne et 4 au printemps)
  • ils sont en principe assurés par deux personnes
  • ils sont conduits par l’éducateur référent de l’enfant ou celui désigné pour suivre la famille et/ou un autre intervenant à nommer selon les situations (éducateur, thérapeute, enseignant). Ce duo restera en principe le même pour toute l’année. Un membre de la direction peut participer à ces entretiens en cas de nécessité.

D’autres entretiens, à caractère particulier, peuvent réunir d’autres personnes (notamment pour une restitution de bilan psychologique, un point de situation de l’évolution scolaire, etc…).

Nous tenterons ensemble, avec les parents, de comprendre, de saisir l’équilibre de la famille, ses règles (implicites ou explicites), ses ressources, ses capacités à entrer dans un processus de changement, de manière à ce que notre intervention puisse être la plus adéquate possible.

Ainsi, nous aidons le mineur à prendre conscience des interactions qui régissent le système familial et à entrevoir d’éventuelles possibilités de changement.

Une journée type

Le Lever: de 6h45 à 8h30

L’éducateur arrive le matin à 6h45 et prends le relais du veilleur qui a assuré la sécurité des mineurs durant la nuit. Il réveille les enfants de son groupe entre 6h45 et 7h00 afin qu’ils se préparent pour le déjeuner. Après le repas du matin, il y a les tâches ménagères à accomplir. En attendant l’heure de l’école, les mineurs s’occupent de manière autonome dans le groupe ou bien à l’extérieur. A 8h20, la cloche de l’école retentit dans la cour et chaque mineur se rend vers sa classe où son enseignant l’attend.

Le repas de midi: de 12h00 à 13h30

Entre la sortie de l’école et le début du repas, il y a toujours un battement de 15 – 20 minutes. Durant ce temps, les mineurs vont dans leur groupe et s’occupent librement en attendant l’heure de passer à table.

Nous avons un rôle à remplir dans l’apprentissage d’une bonne alimentation, variée et équilibrée. A la fin du dîner, exceptés ceux qui ont un service à faire, les mineurs bénéficient d’un temps libre avant la reprise de l’école.

Le goûter et les devoirs: de 15h30 à 17h00

À 15h30, les élèves sortent de leurs classes respectives. Nous prenons le goûter ensemble en écoutant les récits qui concernent la journée passée à l’école. Le gouter terminé, nous organisons les devoirs. Cette étape est très importante dans la préparation du mineur à son départ du CMP en vue d’une éventuelle réinsertion dans le circuit scolaire régulier. Un mineur qui ne se sent pas responsable de ses devoirs et qui n’acquiert pas une certaine autonomie dans la réalisation de ces derniers, aura très probablement d’importantes difficultés à s’intégrer à l’école publique.

Pour l’ensemble des mineurs, les devoirs se terminent, de façon échelonnée, entre 16h30 et 17h00.

Le temps libre: de 17h00 à 18h30

Suite aux devoirs, les mineurs disposent d’un moment libre que chacun peut utiliser comme il l’entend. Nous sommes là pour les aider s’il le faut.

Nous laissons volontairement un moment de loisirs non organisé par l’adulte afin que le mineur ne prenne pas l’habitude d’être un « consommateur » d’activités pré-organisées à son intention. Pour son autonomie future, il est en effet important, à notre avis, qu’il sache prendre en charge peu à peu ses moments de loisirs.

Le souper et la soirée: de 18h30 à 21h30

À 18 heures nous commençons à nous préparer pour le souper. Il faut mettre la table, dire aux mineurs de terminer leurs activités et de se laver les mains. Le repas est en général plus long que celui de 12h00: il y a en effet moins de contraintes au niveau des horaires. Le climat est ainsi souvent différent, plus détendu.

Le repas et les tâches ménagères terminés, il reste aux mineurs, suivant leur âge, entre 1 heure et 1 heure 30 pour s’occuper avant le coucher. Les occupations du soir varient selon les saisons et la météo, deux éléments qui conditionnent la possibilité de jouer à l’extérieur ou de devoir rester dans les groupes.

L’heure du coucher est fixée entre 20h15 et 21h30 selon l’âge du mineur.

Les Camps et les Week-ends

La participation du mineur à ces moments de vie de groupe fait partie intégrante de la prise en charge de l’institution.

Les camps et les week-ends apparaissent comme un important complément, en prolongement de la vie quotidienne; ils y ajoutent un éclairage et une expérience différents.

Pour la plupart des anciens pensionnaires du CMP, les souvenirs liés aux camps et aux week-ends sont souvent les plus forts et les plus marquants. Ils représentent une possibilité pour eux de sortir du rythme institutionnel, parfois lourd et contraignant, en leur permettant ainsi de vivre une expérience nouvelle et différente.

Secteur scolaire

Le secteur des enseignants est composé de 5 classes sur le site du Centre médico-pédagogique. Le nombre d’élèves par classe est de 5 à 6. Ils sont suivis par des enseignant(e)s spécialisé(e)s.

Des élèves sont également répartis dans des classes en ville dans la région de l’Association, à savoir sur Épalinges et Lausanne.

La composition des classes reste très souple, car dépendant de plusieurs facteurs :

  • Le niveau scolaire des élèves, en tenant compte de leur problématique personnelle, leurs blocages et difficultés spécifiques
  • La durée du séjour au CMP
  • Le nombre de départs en fin d’année scolaire
  • L’âge des enfants à l’admission

La moyenne d’âge des enfants varie d’une année à l’autre, ce qui influe directement sur les années de programmes dans chaque classe.

Enseignement spécialisé

L’enseignement spécialisé permet de rencontrer les besoins éducatifs particuliers des élèves en difficulté et vise à leur épanouissement personnel et à leur intégration sociale et professionnelle. L’élève y évoluera à son rythme, grâce à un encadrement pédagogique permettant une individualisation de l’enseignement.

Du personnel paramédical, psychologique et social complète l’équipe enseignante, cela afin de permettre à l’élève de poursuivre son cursus scolaire en fonction de ses besoins et de ses capacités.

Comme dans l’enseignement ordinaire, l’enseignant spécialisé suit les objectifs du PER (Plan d’Etudes Romand) mais il s’adapte au rythme de l’élève pour l’aider à progresser au mieux dans un groupe classe à effectif réduit (5 à 6 élèves par classe au Châtelard).

Un  éducateur classe vient soutenir l’enseignant dans ses missions deux à trois demi-journées par semaine , permettant ainsi de proposer aux élèves un travail encore plus individuel et/ou encore plus en lien avec leurs besoins spécifiques.

Le jardin pédagogique

Un  jardin potager a été mis en place sur notre propriété à la rentrée scolaire 2022-2023.

Les élèves y travaillent ensemble, prennent des responsabilités, apprennent à apprécier la nature et ses dons et découvrent comment cultiver de la nourriture.

Le jardin est un endroit idéal où d’autres cours peuvent se dérouler en extérieur, que cela soit des sciences, des arts visuels, des mathématiques ou du français. Il s’agit d’un projet porté par l’ensemble des classes.

Les élèves ont la possibilité d’observer l’évolution du jardin au fil des saisons et de la météo. Ils vont également apprendre à se questionner sur l’interdépendance entre l’activité humaine et la nature :

  • Quelles petites bêtes sont bénéfiques pour nourrir une bonne terre ?
  • Comment se débarrasser des limaces sans produits nocifs pour l’environnement ?
  • Quelles sont les premières fleurs qui fleurissent pour nourrir les abeilles à la fin de l’hiver ?
  • Qu’est-ce qui pousse en Suisse ?

L’école en forêt a démarré au CMP en 2021

Après le Covid, nous avons voulu offrir un nouvel horizon d’apprentissages aux élèves, sortir des lieux clos et vivre ensemble l’école autrement.

En effet, il nous paraît essentiel d’accompagner nos futurs citoyens, à approfondir les questions environnementales, techniques et sociales qui fondent les enjeux de nos sociétés actuelles.

Depuis la rentrée d’août 2022, nous avons la chance d’avoir un référent Nature à l’école et deux éducateurs-classe pour soutenir ce projet.

Aujourd’hui, trois de nos classes sortent chaque semaine avec l’enseignant et l’éducateur-classe. La classe des plus jeunes, sort également régulièrement avec le référent Nature pour aborder des thèmes plus spécifiques, en lien avec leur projet.

De nombreuses compétences transversales et objectifs d’apprentissages du
Plan d’Études Romand sont abordés lors ces demi-journées comme :

  • Explorer et représenter l’espace, les phénomènes naturels, l’unité et la diversité du Vivant,
  • Mobiliser ses perceptions sensorielles,
  • Reconnaître l’incidence des comportements humains sur l’environnement,
  • Analyser des formes d’interdépendance entre le milieu et l’activité humaine,
  • Assumer sa part de responsabilité dans la réalisation de projets collectifs

Concrètement il s’agit par exemple de : faire un feu, aménager un foyer éphémère en extérieur, étudier diverses espèces, s’orienter, s’adapter au climat et à l’environnement, vivre et agir ensemble, parfois rencontrer des intervenants extérieurs spécialistes qui partagent leurs savoirs (la vie du lac, les oiseaux migrateurs, les prédateurs dans notre canton …).

Au cœur de la forêt, nos élèves laissent plus facilement libre cours à leur curiosité naturelle, leur capacité de réflexion et d’analyse sont remobilisées et ainsi plus facilement transférées dans le contexte de la classe. Nous observons aussi les bénéfices relationnels engendrés par la classe en forêt, une réelle cohésion intra-groupe s’installe au fil des semaines et permet l’épanouissement de chacun. Plusieurs mini-camps scolaires en pleine nature ont déjà été réalisés à partir de projets initiés par les élèves.

Projet de la classe 1 2022/2023 – Récit d’Anouk Paudex, enseignante spécialisée

J’ai depuis une dizaine d’années les élèves les plus jeunes du CMP. Ils arrivent souvent avec un sentiment de rejet et d’échec vis-à-vis de l’école ordinaire. Il s’agit donc pour moi en premier lieu de les accueillir là où ils en sont et de leur redonner envie d’aller à l’école.

Pour cela, je me suis approchée des méthodes de pédagogie de projet ainsi que de la pédagogie de Maria Montessori. Cela signifie que je travaille par modules (en l’occurrence les continents) et que chaque module dure entre 7 et 9 semaines. Nous travaillons toutes les matières en lien avec le continent sur lequel on se trouve à ce moment-là. Cela signifie concrètement  :

  • Français : poésies, lecture de compréhension, lecture plaisir, expression écrite en lien avec le continent (tenue d’un carnet de voyage)
  • Maths : situations de problèmes incluant des informations du continent
  • Musique : chants et instruments traditionnels
  • EPS : mini yoga pour enfants autour du monde et jeux traditionnels
  • Connaissance de l’environnement : classification animale, drapeaux et capitales, jeux autour du monde animal, fruits arbres et fleurs du continent
  • ACM et arts visuels : exploration de diverses techniques et matériaux pour concevoir des objets ou des dessins du continent

En plus de tout cela et pour faire du lien avec les autres classes et une cohésion de groupe, nous faisons une journée « immersion » par continent en forêt ainsi qu’un apéro où nous invitons toute l’école à déguster des mets traditionnels.

Cette approche se veut globale pour permettre à chacun d’y trouver son compte et d’avancer à son propre rythme en fonction de ses envies et de ses besoins. En effet, la matière est globale, nous travaillons tous sur le même continent, mais la matière scolaire est adaptée et différenciée selon les besoins de chacun.

Le mobilier de la classe sera aussi bientôt adapté avec du mobilier de classe flexible ce qui permettra de varier et de différencier encore plus les apprentissages en terme d’espace.

 

Secteur thérapeutique

Psychologie

La psychologue soutient l’enfant, l’adolescent ainsi que sa famille lors de difficultés affectives, relationnelles, de comportement, d’intégration, d’apprentissage ou autres. Elle contribue à favoriser la reprise évolutive de l’enfant ou du jeune par la mise en place de mesures d’aide ou en apportant son regard psychothérapeutique :

  • Evaluation de différents aspects de son développement psychologique (intellectuel, affectif, émotionnel)
    Mise en place de complément d’investigation chez des spécialistes (neuropsychologues par ex.)
  • Soutien psychologique en individuel (sous la forme d’intervention ponctuelle, notamment avant les synthèses des enfants) ou en groupe (groupe thérapeutique en collaboration avec d’autres thérapeutes)
  • Entretiens de famille (pour les restitutions de bilan, pour des entretiens conjoints avec les éducateurs ou avec un autre thérapeute)
  • Echanges et réflexions interprofessionnels (logopédiste, psychomotricien, art-thérapeute, éducateur, enseignant)
  • Contact avec les thérapeutes extérieurs afin de penser la prise en charge dans sa globalité et de faire des liens

La psychologue est responsable de l’unité thérapeutique. Elle participe aux réflexions institutionnelles avec les différents responsables d’unité (pédagogique, éducatif) et la Direction. Elle participe à la mise en place de dispositifs de prévention (violence, harcèlement, sexualité par exemple).

Pédopsychiatrie

Le pédopsychiatre est un médecin consultant du Centre médico-pédagogique et fait partie de l’ensemble de l’aide apportée aux enfants. Il prend connaissance de leurs situations et a le rôle d’apporter un regard psychiatrique et psychothérapeutique lors des rencontres régulières avec les équipes éducatives, d’enseignement et thérapeutique. En fonction des besoins, il est à disposition pour les rencontres et réflexions formelles concernant les prises en charge (synthèses, ateliers de réflexion, supervisions, etc.) ou pour des moments d’échange moins formels avec les collaborateurs de l’institution ou les familles. On le sollicite habituellement en cas de difficultés, souffrances et angoisses.

Il n’assure en règle générale pas de suivi pédopsychiatrique pour les enfants qui intègrent le CMP et ne les rencontre pas individuellement.  En effet, les prises en charge médicales se font par principe à l’extérieur de l’institution. Au cas où un enfant bénéficie déjà d’un suivi avant son arrivée au CMP, ou en cas de nécessité, il fait le lien avec les autres thérapeutes de l’enfant (notamment médecins et psychologues) et s’engage activement dans la réflexion des besoins thérapeutiques de ce dernier, afin de construire, avec les différents intervenants, un traitement et un itinéraire de soins cohérent pour chaque situation.

Il lui incombe de faire le nécessaire pour qu’un enfant qui n’a pas un pédopsychiatre référent à l’extérieur de l’institution puisse bénéficier des prestations de l’assurance invalidité s’il en a besoin.

Le CMP s’est doté pour la première fois d’un tel professionnel en 1954.

La psychomotricité

La psychomotricité s’intéresse aux relations entre les aspects sensorimoteur, affectif, émotionnel, relationnel, psychique et cognitif de la personne ainsi qu’à leur expression sur le plan corporel. Elle place donc les manifestations corporelles de l’être humain au centre de sa vie affective et psychique. Il s’agit d’une pratique thérapeutique proposant une approche globale de l’individu.

Intervention psychomotrice

Le thérapeute en psychomotricité s’occupe du corps et plus précisément de l’investissement de celui-ci, en observant les manifestions corporelles et en analysant leurs significations.
Son domaine, c’est la vie psychique et affective à travers et par la mise en oeuvre du corps. Il a pour but de favoriser, permettre ou restaurer l’équilibre psychocorporel de l’usager, au moyen d’expériences corporelles renouvelées : il se propose de l’aider à mieux prendre conscience de son corps, à se remettre en lien avec ses émotions, à retrouver le chemin de la communication avec soi et avec les autres, à développer des compétences d’être et d’agir dans son environnement…

Différentes médiations thérapeutiques sont proposées :

  • Les jeux/explorations sensoriels, moteurs, relationnels, symboliques, …
  • La relaxation et la détente
  • L’expression corporelle, la danse, la musique
  • Le massage
  • le travail avec divers matériaux ou objets polyvalents (foulard, ballon, couverture, plots, hamac, …)
  • etc.

à différents niveaux :

  • Relation à soi (tonus, schéma corporel, image et estime de soi, équilibre affectif et émotionnel, sensations, pensées, identité, …)
  • Relation à l’autre (régulation tonico-émotionnelle, distance interpersonnelle, limite, comportement, capacité d’adaptation, …)
  • Relation à l’environnement (ouverture au monde extérieur, l’espace-temps, …)

Le thérapeute s’adapte à l’enfant privilégiant des moyens corporels pour entrer en relation et l’aider à s’exprimer. La parole est aussi présente afin de donner du sens à la relation en train de se jouer. Le thérapeute crée un espace-temps où l’enfant peut être au plus proche de lui-même.

Spécificités de l’intervention au CMP

Le thérapeute en psychomotricité au CMP reçoit des enfants qui expriment à travers leur corps un mal-être, une souffrance. Il met l’accent sur l’expression émotionnelle du mouvement et permet de mettre des mots sur les émotions exprimées par le corps.
Il propose à l’enfant de multiples explorations pour l’étayer dans son développement. Le jeu occupe une place importante du fait qu’il constitue un moyen de relation privilégié avec les enfants et qu’il permet d’aborder – dans le plaisir « sans danger » ni attentes particulières – ses sphères motrices, affectives, relationnelles, psychiques et cognitives.

Logopédie

La logopédie a pour mission d’accompagner les enfants vers une meilleure communication dans la perspective d’un développement global harmonisé.

Elle a un rôle de prévention en facilitant l’identification des enfants nécessitant un soutien supplémentaire. Elle vise particulièrement à repérer ceux qui ont des facteurs de vulnérabilité, des difficultés communicationnelles ou sur le plan du langage et des apprentissages.

Ces difficultés peuvent interférer avec l’expression de leur pensée, de leurs sentiments et de leur compréhension du monde.

Intervention logopédique

Le logopédiste s’occupe de la parole, du langage (oral et écrit) et de la communication au niveau de la prévention, de l’évaluation et d’un suivi spécifique (retard ou trouble).

Un bilan logopédique met en évidence les compétences, les ressources et les difficultés de l’enfant. Il peut poser un diagnostic d’un trouble langagier (dyslexie et dysorthographie).

Ce bilan peut aussi être initial, d’évolution ou réalisé dans le cadre d’une expertise.

Le logopédiste identifie ainsi les axes du travail logopédique à mener qui peuvent concerner :

  • La lecture et/ou l’orthographe (phonologie, lexique, syntaxe et grammaire) 
  • La compréhension de ce qui est dit ou lu (comprendre l’autre et les situations, les inférences, l’humour…)
  • La capacité à se faire comprendre avec un discours construit
  • L’organisation face à une tâche abstraite
  • L’acquisition de ses propres stratégies d’apprentissage (attention, mémorisation, compréhension, réflexion)

L’évaluation et le suivi logopédique contribuent aussi à repérer des fragilités particulières à l’enfant :

  • L’estime et la confiance en soi, la confrontation à ses insuffisances, à ses manques et
    à ses incertitudes
  • La capacité à gérer des contraintes et des limites comme celles liées aux normes du langage écrit

Le suivi logopédique soutient le développement des habiletés langagières à l’oral et à l’écrit.

Il souhaite limiter les impacts des difficultés langagières sur les apprentissages.

Les interventions sont le plus fréquemment individuelles et ciblées sur les axes de travail prédéfinis.

Elles peuvent être réalisées en petits groupes dans l’espace d’évolution logopédique ou en classe afin de se mettre en lien avec les autres et le contexte proposé, dans l’écoute et le partage.

En groupe, les interventions proposent des pistes pédagogiques avec des jeux et des activités d’identification, de classement, de manipulation d’objets et de supports concrets adaptés.

Elles sont ponctuelles ou dans le cadre d’un projet semestriel, en lien direct ou non avec les activités scolaires. Ces projets, parfois en co-animation avec l’enseignant, prennent des couleurs très différentes selon les intérêts et les besoins des participants.

Une maîtrise plus fine et nuancée dans l’expression et la compréhension du langage peut contribuer à faire évoluer l’enfant dans son comportement, sa socialisation et son autonomie.

La logopédique dépasse donc la sphère du langage avec une dimension thérapeutique au niveau de la construction de sa personnalité dans sa globalité.

Spécificités de l’intervention logopédique au CMP

Les actions du logopédiste en milieu scolaire spécialisé s’inscrivent en soutien à la mission de l’école. Toutefois, il s’agit d’aborder le langage avec plaisir et sans pression d’un résultat.

Les attentes sont plus axées sur les processus, et se veulent moins confrontantes que les attentes scolaires.

Beaucoup d’enfants accueillis au CMP manquent de repères cognitifs suffisamment précis.

Ils peinent à :

  • Utiliser efficacement le langage et notamment l’écrit
  • Apprendre et à accéder à la connaissance

Les enfants peuvent être fâchés ou fuyants face à ce type d’apprentissage qui peut constituer une menace à leur équilibre personnel, induisant des sentiments de dévalorisation ou de persécution et provoquant peurs et angoisses.

Un des objectifs logopédiques majeurs au sein du CMP est donc de susciter ou de
« ressusciter » chez un enfant ou un groupe d’enfants, le désir et le plaisir de comprendre, de réfléchir et d’apprendre, dans un contexte sécurisant et contenant permettant les essais, les tâtonnements et les erreurs constructives.

L’art thérapie

L’art-thérapie est une approche pour aborder de manière créative des problématiques personnelles plus ou moins envahissantes. Suppléant au langage verbal, les médiations artistiques proposées offrent à l’enfant de nouvelles possibilités d’expression et d’appropriation de son vécu. L’appui sur la création permet de déverrouiller, de contenir et de comprendre certaines émotions douloureuses qui se donnent à vivre de manière incontrôlée et parfois incompréhensible à certains moments de la vie.

C’est par le biais de l’image, de la représentation, de la matière, du mouvement ou de la fiction que chacun est invité à mobiliser son potentiel expressif. C’est en développant ses ressources à travers son propre processus créatif, dans l’échange et l’élaboration avec l’art-thérapeute, que le cheminement vers un mieux-être et une possible résolution des conflits intérieurs peut s’engager.

Aucune prédisposition artistique ou compétences techniques ne sont nécessaires. Ce sont le désir d’expression et d’exploration de soi et l’engagement personnel qui viennent nourrir la créativité de chacun.

Intervention art-thérapeutique

L’atelier d’art-thérapie est un lieu de rencontre, de créativité, de possibles, de choix, de réflexion, de transition et de passage qui s’adresse aux enfants, adolescents et par moment à leur famille. Cela concerne en général des enfants qui peinent à gérer leurs émotions, manquent de confiance en eux, ont de la difficulté à respecter les limites, se sentent stressés, s’expriment peu par la parole, se trouvent en échec scolaire, …

L’accompagnement se fait la plupart du temps en séances individuelles dans une atmosphère bienveillante, sécurisante et respectueuse du rythme de chacun. La durée et le rythme des séances de travail varient en fonction des besoins de l’enfant et se décident en accord avec tout le réseau du Chatelard.

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